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Test : faire de la photo avec le Drone DJI Air 2S


Faire de la photo avec le

Drone DJI Air 2S


Intro

DJI est aujourd'hui le leader indiscutable du marché des drones de loisirs. La gamme évolue et les dénominations aussi.  Le Air 2S remplace le Mavic Air 2. Le nom Mavic disparait. Pour autant, on reste là sur un drone plutôt haut de gamme avec un prix de base à 999€. Il faut compter 300€ de plus en pack Fly more, dont je ne suis toujours pas fan pour la photo... (car 2 batteries me suffisent largement). Je n'ai jamais testé le Mavic Air 2 car la partie optique n'avait que peu évolué par rapport au Mavic Air qui ne m'avait pas convaincu plus que ça. Je vous renvoie à son test : à lire ici . Ainsi, pour moi, le drone à mettre en comparaison, pour la photographie reste, au moment de la sortie du Air 2S, le Parrot Anafi ( test à lire ici ) qui a occupé mon sac pendant plus de 2 ans. Je laisse de côté la gamme Mavic Pro 2 ou 3 dont les prix et surtout le poids imposent des contraintes d'un  niveau qui me font penser que nous ne serions plus tout à fait dans la passion mais un peu plus dans le monde professionnel. Nous voilà donc face à un produit d'une autre gamme que ce que j'avais eu auparavant ; ce niveau de tarif est-il justifié pour faire de la photographie ? Mon avis dans les lignes qui suivent !

Les caractéristiques techniques

Je ne ferai pas la liste des caractéristiques ici, je vous renvoie directement sur le site de DJI pour les trouver :

 

https://www.dji.com/fr/air-2s/specs

 

La conception :  595g au décollage, nous sommes en présence d'un drone moyennement lourd. Il ne dépasse pas les 800g mais les 250g. Il nécessitera donc de passer la formation Alpha Tango et l'enregistrement de l'exploitant de l'appareil. L'Anafi ne pèse que 320g, c'est largement plus léger dans le sac, mais cela ne change pas de catégorie. Comme toute la gamme DJI, le Air 2S possède un dispositif de pliage qui parait très robuste et qui inspire confiance. Les hélices sont pliables mais on remarque leur taille largement plus grandes que celles de l'Anafi. Il est relativement compact, mais reste largement plus volumineux que le Parrot qui avait à peu près la taille d'une gourde dans le sac. Déplié, le DJI est assez grand. En tout cas, il respire la qualité de fabrication et on peut encore le mettre dans sa poche, si elle est assez grande, sans protection extérieure... (en gardant quand même la protection du gimbal). Çà c'est une sacré différence avec l'Anafi à qui il faut parler avec gentillesse...

 

 

Le retour au point de départ :  Le Air 2S est doté d'un positionnement GPS très précis, le retour au point de départ (RTH) ramène le drone généralement à moins d'un mètre de son point de départ. La présence de détecteurs d'obstacle permet, à priori de faire confiance au système RTH, le drone étant capable de contourner les obstacles de manière soi disant intelligente pour poursuivre son retour. Toutefois, on fera attention, car des obstacles comme des fils électriques ou de petites branches ne sont pas forcément détectables dans toutes les conditions.

 

Le décollage et atterrissage :  L'acquisition des signaux GPS est très rapide mais pas instantanée (bien plus que pour l'Anafi en tout cas), la connexion au téléphone est également rapide et bien automatisée. Le décollage est donc possible assez rapidement et c'est très appréciable. On peut décoller du sol, mais aussi de la paume de sa main. Le retour aussi peut se faire dans la main ou au sol. Le décollage s'active par une fonction sur l'application en deux manipulations. Pour faire un décollage à la main, ce n'est pas toujours pratique, mais j'ai fini par trouver une procédure et ce drone est tellement sécurisant que j'ai totalement laissé tomber la base d'atterrissage et je ne travaille plus qu'à la main. Mine de rien, en randonnée, c'est quand même plus facile car on ne trouve pas toujours un terrain plat.  L'atterrissage est à comprendre quand même. On doit faire descendre le drone au dessus de sa main, laisser les détecteurs s'activer, lâcher les gaz une seconde, puis relancer la descente et là il engage la procédure et se pose en coupant les moteurs au bout d'une seconde après s'être posé. J'ai testé de le forcer à atterrir n'ayant pas relâché les gaz pendant la petite seconde, et bien il est costaud et il n'a pas lâché...

 

En vol :  le DJI Air 2S est un sacré drone en vol ! Wouah ! Son poids, son envergure et sa puissance le rendent stable et sécurisant. On passe aisément d'un mode à l'autre (Cinéma, Normal et Sport) par l'intermédiaire d'un bouton sur la télécommande.  Il peut filer à 68km/h ! Ça va bien ! Contrairement au Mavic Air qui avait un comportement en vol peu dynamique par rapport à l'Anafi par exemple, là pas de souci. Il est plaisant à piloter et va rapidement au point voulu (en passant en mode sport). Attention toutefois, les détecteurs d'obstacles sont désactivés en mode sport, il faut y penser !

 

Détecteurs d'obstacles : Justement, parlons de ces détecteurs d'obstacles. Ils sont nombreux et cela rassure forcément le débutant ou le baroudeur. Il y a des détecteurs avant, arrière, supérieur et inférieur. Attention, pas de détecteurs latéraux, et n'oublions pas qu'un drone peut aussi voler en transversal, notamment en mode suivi. Pour la photographie, c'est moins souvent un problème, quoique... Il faut aussi se pencher sérieusement sur les caractéristiques pour comprendre que les détecteurs ont une limite de fonctionnement à 12m/s, ce qui correspond à moins de 45 Km/h. De fait, en mode sport, les détecteurs ne seront pas actifs. Il ne faut donc pas penser que ces détecteurs sont une garantie anti-collision à toute épreuve. Ils fonctionnent vraiment bien, mais il faut rester très vigilant. J'ai expérimenté la chose... On finit par faire confiance et prendre des risques un peu plus importants. Un jour, en visionnant les images que j'avais prises, j'ai vu un beau fil électrique en très gros plan... Le drone a dû passer à moins de 10 cm de celui-ci. S'il l'avait accroché, le drone finissait dans une rivière. J'étais à une centaine de mètres, je n'ai jamais vu ni les poteaux ni le fil à l’œil nu et surtout pas sur l'écran au soleil... Ça s'appelle un rappel à l'ordre sans frais... A ne pas retenter !

 

Le bruit : Là on touche l'un des points faible du R2S. Il en fait du bruit ! Quand on sort d'un Mavic Air qui fait déjà pas mal de bruit, c'est une chose, mais quand on vient de l'Anafi, alors là, c'est un très gros changement. Pour être positif, le bruit permet de le repérer plus facilement si jamais on l'a perdu de vue, mais pour passer discret, c'est raté ! Pour les badauds qui trainent dans le voisinage de mon point de départ, ça a vite fait d'être ressenti comme envahissant.

 

Rayon d'action : Avec la télécommande, DJI donne une valeur de 12km en mode FCC et 8Km en France en respectant les normes CE. Dans la pratique, devant garder le drone à vue, je n'ai pas dépassé les 500m et je n'ai eu aucun soucis de signal. Le protocole OC3 est vraiment très stable. Là aussi c'est très sécurisant.

 

Autonomie : Annoncé pour 31 minutes par DJI, on n'en est pas loin dans la réalité, et c'est un bon point car le réalisme n'est pas toujours de mise chez DJI sur ce point ! En vol stationnaire, il a tenu un peu plus de 28 minutes et il commence déjà à alerter de manière insistante entre 20 et 25%. Il a entamé une procédure d'atterrissage d'urgence vers 5% et je l'ai maintenu en vol en repoussant les gaz jusqu'à 1%. En vol, en faisant des prises de vues et en mode sport, l'autonomie descend un peu mais on est un peu au dessus de l'Anafi et ses 26 minutes, loin, très loin au delà des 16 minutes du Mavic Air 1ère version.

 

La caméra : Il y a là un bon en avant très important, et c'est bien ce point qui m'a fait me tourner vers le Air 2S . On passe enfin à 20Mp pour un capteur de 1". Là on est au top ! Quel dommage de ne pas en avoir profité pour doter cette caméra d'une ouverture variable comme sur le Mavic 2 Pro qui a un capteur très proche. L'ouverture est donc fixe à f/2.8. On est certes sur un drone avec un grand angle, mais cela fait tout de même une profondeur de champ faible. Lors de séances très lumineuses, pourra-t-on éviter les surexpositions ? Il faut donc penser à acquérir en plus une petite série de filtres ND au cas où... En vidéo, ce sera quasiment indispensable ! A noter que les autres drones ont souvent une ouverture plus grande, mais c'est logique car cela est plus facile avec un capteur plus petit. Ceci étant, du coup, la lumière rentrant dans l'optique ne sera pas plus importante sur le Air 2S et la gestion du bruit pas forcément meilleure que sur d'autres ayant un capteur plus petit. On est donc là sur un compromis photographique, nous verrons plus loin à quel point ce compromis est gagnant ou pas.

 

Le Gimbal : C'est un Gimbal 3 axes (inclinaison, roulis, pano). Il est fort efficace et parait solide, en tout cas bien plus que celui de l'Anafi. A noter que la protection pour le transport est un peu pénible à attacher. Sunnylife en propose une autre pour quelques euros bien plus pratique, englobant les capteurs avant. Pour le tilt de la caméra, on ira de -90° à 24°. Le +24° n'est pas dans les réglages par défaut et il faudra choisir le mode étendu pour y avoir accès. En position extrême, vers le haut, on peut apercevoir fréquemment les hélices dans le champ, mais le fait de pouvoir orienter la caméra au dessus de la ligne d'horizon sera parfois très appréciable, même si on est loin du débattement total de l'Anafi (de -90° à +90°)

 

La mémoire : Il possède de la mémoire en interne. 8Go, ce n'est pas très grand comme espace pour de la vidéo, mais en photo, cela permet tout de même de compenser un oubli ou une erreur de carte SD..

 

Ce qui est livré avec : Une télécommande, un jeu d'hélices de rechange, un jeu de sticks de rechange, trois câbles USB OTG (pour assurer la liaison entre télécommande et smartphone), une batterie et un chargeur externe. Ce chargeur externe se branche sur la batterie par le biais d'un adaptateur fourni avec et assure aussi le chargement de la télécommande. Attention ce chargeur est gros et lourd et on ne peut pas charger les batteries par USB. Ça c'est en théorie, car un fabricants d'accessoires Chinois a sorti tout de même un module de chargement en USB, mais il faut un double chargeur pour le faire fonctionner. Bref, on oublie en théorie la batterie externe dans le sac pour recharger en cours de balade. A noter que la batterie supplémentaire est proposée à un tarif assez élevé avec 149€ quand même ! La batterie de l'Anafi était à moins de 100€ et celle du nouveau Mini 3 Pro à seulement 69€ pour une autonomie très proche sur ces trois drones. C'est un point à prendre en compte aussi dans le comparatif !

 

On trouve pas mal d'accessoires plus ou moins douteux pour notre drone... Il faudra faire un choix de ce qui est vraiment utile à votre pratique. Ceci étant, il faudra prévoir un sac de transport. J'ai opté pour deux housses rigides, l'une pour le drone et une pour la télécommande, à l'image de la housse fournie par Parrot avec la première version de l'Anafi. Je trouve que dans un sac de randonnée, c'est ce qu'il y a de plus pratique.

 

La télécommande RC-N1

Faisons un peu le tour de la télécommande. Elle est de la même couleur grise que le drone. A l"image de Parrot, DJI a conçu une télécommande plus imposante que pour les anciens modèles. De fait, elle tient bien en main et possède une grande autonomie qui permet de passer pas mal de batteries avant la recharge. Les sticks sont démontables et il y a un emplacement pour les ranger à l'arrière de la télécommande. Par contre cela demande une petite manipulation pour assembler la télécommande au moment de voler. De plus, ces petites pièces détachables sont aussi facilement égarables... Comme astuce, sachez que la housse de protection que j'ai choisie permet de les garder installés. Cette fois, comme chez Parrot, le téléphone est au dessus des commandes. Je trouve cela plus pratique. Le support pour le téléphone est plutôt agréable, même s'il me faut décentrer le mien un peu car les mords viennent pile en face des boutons ! Le câble OTG se range aussi dans la télécommande, même si l'accès est peu évident.  Par contre, il faut regretter l'absence de points d'ancrage pour une sangle tour de cou. Il m'a fallu, encore une fois acheter un accessoire supplémentaire. Il en existe plusieurs, j'ai opté pour un avec deux points d'ancrage ce qui permet une télécommande plus stable. Toutefois, le système empêche le support de téléphone (qui sert aussi d'antenne) de se rétracter complètement. Le principal reste que cela loge quand même dans la housse !

 

Pour les boutons disponibles, on retrouve les deux sticks, un bouton On/Off, un bouton RTH (Retour To Home), le bouton de mode de vol (3 modes : Ciné, Normal ou Sport), un bouton pour basculer du mode photo au mode vidéo, plus un bouton de fonction personnalisable. Sur l'avant de la télécommande, on retrouve le bouton de déclenchement photo / Vidéo et la molette de contrôle de l'inclinaison de la caméra. J'apprécie beaucoup d'avoir un bouton de bascule entre photo et vidéo. La bascule se fait donc sans intervention auprès de l'application. Par contre, comme toujours chez DJI, je déteste cette molette d'inclinaison. Elle est horizontale pour gérer une inclinaison verticale et une fois sur deux, je me trompe de sens !!! Je regrette aussi de ne pas trouver un bouton de rappel de la caméra à l'horizontale. Pour la ramener, il faut donc attendre un certain temps qu'elle revienne en position 0°, mais on peut attribuer la fonction au bouton fn. Pour le reste, l'ensemble est plutôt agréable.

 

A noter que pour l'Air 2S, il existe aussi une télécommande intégrant un écran (à la place du téléphone), mais elle est  proposée à près de 1000 € ! Il n'est pas exclu non plus que la nouvelle Télécommande RC du tout nouveau Mini 3 pro soit un jour compatible avec le Air 2S. On en parle en tout cas. Dans ce cas, le prix serait plus raisonnable !

 

 

L'application DJI Fly

L'application livrée avec le Air 2S est DJI Fly. Autant l'application Go 4 était du grand n'importe quoi avec un écran saturé d'infos mal rangées, autant DJI Fly est sobre. Parfois un peu trop à mon gout et je cherche certaines fonctions !

 

Le temps de mise en route est plutôt bon. Une fois que l'on est arrivé à l'écran de pilotage, le fix GPS est très rapide et le décollage ne prend alors que quelques secondes. Bien entendu, on peut modifier les réglages de vol, mais je les ai cherché un peu... Il faut aller dans "Avancé" pour les trouver...

 

Point plus photographique : notre application DJI Fly propose deux modes photo, l'automatique et le manuel. Quand vous basculez en manuel, tout devient manuel... On regrettera de ne pas avoir, à l'instar de Parrot, de mode semi automatique où l'on peut juste ajuster un paramètre en manuel et laisser les autres s'adapter à ce dernier. On trouvera tout de même une option permettant d'afficher des hachures blanches et noires sur les zones surexposées. C'est toujours un outil utile pour gérer les paramètres d'exposition. En pratique, en mode auto, on peut gérer l'exposition et c'est tout. C'est suffisant la plupart du temps, mais le photographe est un peu frustré parfois auqnd même !

 

A noter la présence de possibilité de Bracketing (3 ou 5 photos en rafale avec une exposition différente). Cela permet de faire de l'HDR ou de s'assurer d'avoir la bonne exposition. On trouve aussi des fonctions panoramiques. 180°, 360°, grand angle ou image verticale. Le passage d'un mode à l'autre est parfois un peu pénible, puisqu'il faut quitter le mode photo pour passer en panorama, et qu'ils n'ont même pas mis ces modes l'un à côté de l'autre ! Entre les deux, ils y a tous les modes vidéos ! C'est un peu du n'importe quoi en terme d'ergonomie, mais chez DJI, on est un peu habitué !

 

Dans les points positifs de cette application, j'aime bien l'indication du reste d'autonomie avec le temps estimé. Il parait d'ailleurs assez fiable pour s'y fier avant d'entamer le retour. Attention toutefois au vent... Un retour contre le vent demande plus de batterie... L'alarme sonore, récurrente, très pénible avec le Mavic Air, en dessous de 30% de batterie, a été grandement allégée. Mes oreilles disent merci !

 

Le dernier point positif que je souhaite aborder, ce sont les indicateurs d'obstacle qui sont bien faits. On voit bien et on a une idée de la distance. On n'en demande pas plus à ce type d'option.

 

Je n'évoque pas ici les fonctions de suivi automatique et autres mastershots qui ne concernent pas le photographe. Mais ils existent et fonctionnent relativement bien pour ce que j'en ai testé.

 

 

Mon avis sur la qualité optique

On va maintenant se pencher un peu plus en détail sur la qualité optique. Je rappelle à ce moment du test, que je ne me penche que sur la qualité des photographies prises par ce drone. Sa qualité en vidéo ne sera pas abordée ici. Vous trouverez bon nombre de tests sur ce point (beaucoup moins pour la photographie...) sur le net.

 

 

Le DJI Air 2S est donc pris en charge sous DXO Photolab et c'est tant mieux. Même si il a fallu un peu plus de 6 mois, il est pris en charge. Quand on pense qu'il a fallu 4 ans pour l'Anafi, on ne va pas se plaindre. Je vous propose donc deux images. La première est l'image JPG Native qui sort du drone (avec son traitement interne). La seconde provient du Raw sorti du drone et post-traité par DXO Photolabs avec un profil neutre avec un minimum de correction. La différence entre ces deux images n'est pas au niveau du piqué, j'ai du mal à faire la différence. D'ailleurs, on peut remarquer que le piqué est très bon voire excellent du centre jusqu'au bord.

 

Par contre, le traitement interne au drone pose deux soucis majeurs. En premier, ce sont les ombres. Le contraste est un peu trop poussé à mon goût et on perd de la finesse dans la gestion des ombres. Sous DXO, on pourra contrôler cela aux petits oignons. Le second point où le traitement de DXO me parait indispensable, c'est la gestion du bruit. Le JPG natif est relativement bruité. Cela est très perceptible sur le Crop100 du bord de l'image en regardant le ciel. Le Raw traité par DXO est bien meilleur de ce point de vue. On a ici un peu une surprise tout de même. Le capteur de 1" nous en promettait un peu plus de ce point de vue. Mais l'ouverture de f/2.8 n'est finalement pas si grande que ça vis à vis de la taille du capteur.  Le passage par les fichier Raw et un dématriçage et un traitement anti-bruit sera nécessaire donc pour tirer le meilleur parti des photos prises.

 

Il faut aussi évoquer le vignetage. Sur le Raw post-traité je l'ai laissé sans traitement.. Cela donne une idée de la qualité de l’objectif en réel. On voit ainsi que le drone corrige parfaitement ce vignetage sur les JPG qu'il produit. Bien entendu ,il sera très aisé de faire également cette correction par DXO (surtout avec le module optique dédié).

 

Il y a un dernier point sur lequel je veux insister pour vous convaincre du côté indispensable des photos en Raw post-traitées sur un logiciel tel que DXO Photolabs (Lightroom en est un autre exemple). Parfois, souvent même, un photographe opte pour un mode portrait. Avec un drone, il faut faire cela par un recadrage. Avec 12Mp, c'est compliqué, avec le Air 2S et ses 20Mp, c'est tout à fait possible et on récupère une photo d'une résolution bien suffisante. Mais faire un tel traitement détériorera un peu le JPG d'origine. Si cela est fait sur le Raw, il n'y aura pas de perte. La série de photo ci-dessous en est l'illustration parfaite !

 

Petit conseil : sous Dxo Photolabs (comme sur les autres je suppose), je vous conseille de partir sur le préréglage "HDR Réaliste". Cela débouche les ombres, car c'est souvent un problème sur les photos rendus par le Dji Air 2S, un contraste un peu poussé avec des ombres très sombres. Utiliser un développement typé HDR (sans que ce soit de l'HDR) permet de faire apparaitre des détails (dans les arbres par exemple).

 

 

Les déformations : Sur ce point aussi le DJI Air 2S fait du bon boulot. Je n'ai constaté aucune déformation. Il y a forcément des aberrations géométrique. Un objectif grand angle produit parfois ce genre de choses. Sur la photo ci-dessous, l'horizon est parfaitement plat, mais la cheminée industrielle a, en contrepartie, une allure un peu penchée tout de même. Je répète, un objectif très grand angle sur boitier reflex pourra aussi montrer ce genre d'inconvénient. Et si on compare tout cela aux déformations en moustache de l'Anafi où on avait un mal fou à obtenir un horizon droit, là pas de souci et c'est ce qui se voit en premier, l'horizon !

 

 

 

Les différents modes de photo

 

Hormis un mode standard (en JPG ou RAW), il y a un certain nombre de modes photo.

 

Le Bracketing : Le DJI Air 2S vous permet d'enregistrer une série de photos en Bracketing. Le principe étant de faire varier sur 3 ou 5 photos l'exposition. Sous Affinity Photo (comme sur bien d'autres logiciels), on peut alors superposer les différentes photos pour augmenter la dynamique de la photo. Ceci étant, je n'ai pas toujours trouvé le rendu meilleur qu'avec les fichiers Raw traités sur DXO Photolabs. Donc je m'en suis que peu servi.

 

Par contre, Je trouve que de laisser le mode Bracketing tout le temps activé, donne toujours la possibilité de recourir à un traitement HDR si besoin, ce qui peut permettre de déboucher certaines ombres ou d'éviter les zones cramées et cela permet aussi de choisir de quelle exposition partir pour faire son post-traitement sous DXO (qui ne sait pas assembler plusieurs images pour faire un HDR).

 

 

Les panoramas : Alors pour faire des panoramas, l'idée est simple : on fait une série de photos et on les assemble par logiciel. Le DJI Air 2S propose 4 modes. Il fait l'assemblage lui-même. A noter que cet assemblage est la plupart du temps imperceptible avec aucun effet de décalage. Un très bon traitement donc, mais cela sous-entend toutefois de ne pas avoir d'objet en mouvement dans les prises de vues. Les photos produites en panorama ne sont disponibles qu'en JPG ce qui pourra en limiter le post-traitement.

 

Le mode 3x1 : Il permet d'obtenir une photo en portrait. Il prend 3 photos en changeant le tilt de la caméra. On obtient une image de 3328 x 7936 pixel soit de 26Mp. Quand on pense que le Mavic Air aboutissait seulement à 7Mp, on mesure le chemin parcouru. Ce qui me gène est un peu  le rapport hauteur largeur qui n'est pas très harmonieux. On peut toujours recadrer, mais attention, pas de fichier Raw dans ce mode !

 

A part cela, les images sont de belle qualité, c'est tout de même la moindre des choses !

 

 

 

Le mode 3x3 : Passons maintenant au 3x3 annoncé à 7200x5120 (36 Mp). L’intérêt ici est double, gagner en résolution ou simplement avoir une image au champ plus étendu, comme si on avait abaissé la focale.

 

Voilà donc deux exemples ci dessous, la seconde image est juste une photo normale prise au même endroit pour se rendre compte de l'élargissement de l'angle de vue. J'avoue que parfois je ne pense pas à cette fonction qui donne uns possibilité autre que de simplement reculer le drone ! Attention aussi ici aux déformations sur les bords de l'image.

 

 

Le mode 180° :  ce mode panorama est intéressant avec 25Mp et surtout un balayage sur l'ensemble du champ visuel.  Cela donne de beaux panoramas bien assemblés, mais attention encore une fois aux aberrations géométriques. Par exemple le chemin à droite de l'image est rectiligne, il ne fait pas de virage !

 

Le mode sphère : L'idée est de pouvoir faire des 360° immersifs que l'on peut regarder sur un smartphone ou une tablette en réalité quasi-virtuelle. Ici, sur cette page, l'image est présentée à plat et peut servir de belle image panoramique. Cette fois, la résolution monte à 32Mp ! Oui mais voilà... La caméra du Air 2S ne sait pas filmer au dessus d'elle... Dji se doit donc de remplir le vide par une supercherie ! Quand le ciel est parfaitement bleu, cela doit passer, mais avec des nuages ce n'est pas terrible ! Dans ce domaine, seul l'Anafi est capable de faire un véritable 360.

 

 

Pour conclure le DJI Air 2S possède une très belle qualité optique grâce à un capteur de 1" et 20 Mpixels. Ainsi passer en mode portrait est largement envisageable par recadrage et c’est donc un drone qui devrait répondre aux besoins des passionnés de photographie. Toutefois, je suis un peu resté sur ma faim sur quelques points. D'abord l'ouverture fixe qui limite un peu la créativité, un mode pro qui n'est qu'un mode manuel complet sans aucun automatisme, donc pas très au fait des pratiques photographiques. De même, le bruit sur les JPG natifs est un peu étonnant pour un capteur aussi grand. Heureusement que le post-traitement par DXO Photolab des Raw permet de palier à cela. Il existe des modes panoramiques intéressants et parfaitement utilisables, ils permettent de changer le point de vue, mais leur accessibilité dans l'application n'est pas très réfléchie !

 

Pour finir, j'insiste encore une fois, les photographes exigeants utiliseront en priorité les fichier Raw et les traiteront pour en tirer le meilleur.

 

 

 

Sur le terrain et dans les airs...

Alors j'ai quand même beaucoup aimé le comportement en vol, sécurisant et parfaitement stable. Il tient le vent et bien. C'est malheureusement au prix d'un poids, d'un volume et surtout d'un niveau sonore importants. J'ai aussi apprécié au plus haut point le décollage et l'atterrissage à partir de la main. La mise en route est la plus rapide que j'ai connue sur un drone, c'est aussi fort appréciable.

 

Quand il s'agit de prendre des photographies, je reproche forcément les limitations que j'ai citées lors de l'anaylse optique de ci-dessus, mais il y a d'autres points un peu agaçants. Le premier, et j'y reviens, c'est la molette de tilt pas super pratique. La gâchette de l'Anafi est tellement plus intuitive ! Ensuite, il y a aussi un temps de latence après la prise de vue et l'enregistrement sur la carte. Pendant ce temps, on a plus le retour vidéo et  c'est un peu pénible. Pour le reste l'affichage est fluide et la liaison radio est parfaite.

 

Bref j'ai pris un grand plaisir à utiliser ce drone, mais, et c'est un gros mais, je trouve que je ne l'utilise pas autant que je faisais avec l'Anafi. Pourquoi cela ? Et bien je ne vois qu'une réelle raison, c'est son encombrement et son bruit.  Son encombrement fait qu'il n'est pas facile de l'avoir avec mon appareil photo, en simple complément. Ensuite, son bruit dérange un peu l'environnement et j'ai donc un peu plus de retenue pour le sortir ou pour le placer dans le but d'une photo. L'autre point regrettable est le chargeur. Il est gros, encombrant. Donc lui aussi est à compter quand on veut mettre l'engin dans son sac... Et cette absence de prise USB... Voilà, quand on fait le bilan poids / photos prises... Entre le drone plus gros, la batterie supplémentaire aussi, plus le chargeur, ça commence quand même à faire un gros écart avec l'Anafi !

 

Il reste aussi le fait que j'attendais un poil plus de ce grand capteur, mais je deviens difficile au fil du temps, le boulot est quand même bien fait et je ne regrette jamais de l'avoir avec moi !

 

Je voudrais aussi évoquer un autre petit point qui a été une critique acerbe de l'Anafi au moment de sa sortie. Personne ne parle de ce petit truc qui est tout aussi présent sur le Dji Air 2S que sur le drone de Parrot. Il s'agit de l'assiette de l'horizon qui est loin parfois d'être horizontale ! Là encore, ça se corrige sur DXO, mais bon.... Voici 2 exemples. J'ai remis les horizons horizontaux, on voit que la correction est loin d'être négligeable !

 

 

Y a-t-il match avec le Parrot Anafi ?

Voilà une vraie question ! En fait, oui le match n'est pas forcément idiot. En premier, le Air 2S est meilleur sur tout. En ce qui concerne la qualité optique, c'est quand même très très au dessus. La qualité globale, la solidité, la stabilité en vol, tout est meilleur ! Tout, et bien pas tout à fait en fait ! D'abord, si le drone est meilleur chez DJI, l'application est, elle, bien meilleure chez Parrot ! Pour la photographie, elle est bien mieux étudiée. Et il y a ce fameux encombrement du drone... L'Anafi est tellement plus étudié pour vous suivre partout... Et pour couronner le tout, il y a le prix ! Le DJI vaut aujourd'hui le double, on ne joue pas dans la même catégorie !  Ainsi, tout mis dans la balance, l'Anafi représente un moins bon choix technique, mais son rapport qualité / Prix est largement aussi bon que celui du Air 2S. Reste donc à savoir si le Air 2S rentre dans votre budget.

 

Quelques photos prises avec le drone DJI Air 2S

 

Avant de conclure ce test, je vous présente ci-dessous quelques images réalisées avec le Air 2S.

 

Ma conclusion

Voilà donc le meilleur drone que j'ai eu en mains. Le DJI Air 2S est est super compagnon pour un photographe. Quel dommage qu'il ne sache pas se faire oublier un peu plus. Il se rappelle à vous souvent. Difficile en effet d'oublier le tarif investi, difficile d'oublier son encombrement dans le sac (en particulier ce chargeur plus gros que celui de mon ordinateur), et surtout difficile pour lui de passer inaperçu avec le bruit généré. Je suis conscient qu'un Mavic Pro en fait encore plus, et que donc pour certains, le Air 2S sera plutôt peu sonore, mais on peut largement trouver plus discret (Anafi et Dji mini).
Que dire de plus, vous pouvez y aller les yeux fermés, il fait de belles photos, surtout après un post-traitement (même si on rêve toujours de mieux), il est facile à utiliser, sécurisant (trop parfois...). Il n'est pas parfait, mais aucun ne l'est et celui-ci est quand même un des bons candidats. Il n'enterre pas la concurrence, mais il fait aisément office de référence dans les drones de moins de 800g.
Pour info, il est donc resté dans mon sac un an environ et il y serait encore si DJI n'avait pas mis sur le marché le Mini 3 Pro qui a pris pour l'instant sa place dans mon sac. Le test en viendra dans quelques mois quand mon expérience sera suffisante pour cela... Il sera alors temps de savoir si je regrette le Air 2S !

pour résumer...


le drone DJI Air 2S

Ce que j'ai adoré

- la construction

- la qualité d'image

- L'expérience de vol

 

Ce qui est bien

- la télécommande

- les détecteurs d'obstacle

- la rapidité de mise en route

   

Ce que j'ai détesté

- Rien

 

 

Ce qui n'est pas terrible

- l'application DJI Fly

- le bruit

- la taille du chargeur


 



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